mercredi 13 juin 2007

Mai 1985,

Je fêtais mon premier anniversaire derrière les barreaux. Je venais d’avoir dix-neuf ans.
Ma mère et Lisa venaient régulièrement me voir au parloir. Elles avaient établi des permis de visite auprès du juge. Cela me faisait du bien de les voir. Cela m’aidait à supporter la détention.
Le juge m’avait convoqué à plusieurs reprises, afin de m’entendre sur les faits. Une chose l’intriguait plus qu’une autre :

pourquoi étais-je en possession d’une arme le soir des faits ?

En fait, je l’avais prise parce qu’un type sans rapport avec les skinheads me cherchait et voulait me causer quelques ennuis. J’avais donc décidé de prendre cette arme pour, au cas d’une rencontre, l’impressionner et lui faire peur. Il n’y avait pas d’autre explication. Ma version des faits sur le fond ne varia pas. J’avais été agressé par les skinheads.
J’appris que la seconde victime, le chef de la bande, était paralysée.
À cette époque, j’ignorais totalement ce que pouvaient représenter politiquement de tels groupes.
Le juge instruisait l’affaire comme un banal fait divers ayant mal tourné. Pourtant je ne cessais d’invoquer le fait qu’il s’agissait d’une véritable agression dont j’avais été la victime. Les témoignages fournis par les skinheads n’allaient, bien entendu, pas dans mon sens. Ils prétendaient que j’avais tiré sans raison apparente. Cette version fit douter le juge de la véracité de mes propos. Seul le témoignage de Lisa corroborait le mien.
Les skinheads se faisaient passer pour des anges auprès de lui. Pourtant, il en manquait deux ! Ils avaient fui avant l’arrivée de la police, emportant avec eux des armes. En effet, je pus relever le témoignage d’une jeune fille qui avait vu, le soir des faits, une arme à la ceinture de l’un d’eux. De plus, on retrouva une cartouche dans l’une des poches du décédé.
Mais le juge n’était pas au fait des mœurs violentes de ces individus.

Il penchait pour une responsabilité partagée et ne considéra pas l’agression, dont j’avais été victime, comme réelle.

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laurent jacqua. Centrale de poissy

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour , c'est terrible de voir l'etre humain mentir et que l'autre subie la prison des années . j'ai un ami qui se trouve en prison depuis 5 mois a villepinte dans le 93 , il a 25 ans il se trouve en instruction a cause d'une jeune fille qui dépose plainte contre lui . cette fille invente cette histoire car il refuse de sortir avec ellle . depuis il attend la décision du juge il non aucune preuve contre lui que la parole de cette fille contre la sienne vue quelle maintien ses dits la juge la garder en prison et pourtant aucun viol . en attendant il subie la prison que faire ? dans une histoire pareil la juge devra trancher en faveur de l'un ou de l'autre qui gagnera l'innocent ou la menteuse !!!

Anonyme a dit…

You write very well.